La saison vigneronne, a entamé son nouveau cycle. À cette heure, les vins issus des vendanges de septembre entrent en phase d’élevage en cuves, en futs ou en amphores, dans le calme des caves. Le vigneron, lui, s’apprête à repartir dans les vignes pour démarrer la taille.
2021 : un millésime compliqué
Ne le cachons pas, du printemps jusqu’à la fin des vendanges, 2021 fut un millésime compliqué. S’il est acquis qu’une saison à la vigne est un vrai marathon, 2021 ne nous a laissé aucun répit.
Le feu et la glace
Début avril, nous avons tous affronté le gel qui, selon les zones, s’est manifesté de manière plus ou moins violente en région Auvergne- Rhône Alpes.
Face à ces gelées tardives, chacun met en œuvre tous les moyens existants pour atténuer la morsure des gelées matinales sur les vignes.
On enflamme des chandelles, on brûle des bottes de foin… Et en désespoir de cause, parfois, on brûle un cierge ! Toutes les méthodes sont bonnes pour gagner quelques degrés, réchauffer l’atmosphère et aussi créer une fumée qui protège les rameaux des brûlures du soleil levant. Lorsque le mercure chute 6 degrés en dessous de zéro, l’humidité empire le phénomène.
Des nuits blanches, parfois en vain : nombre de vignerons de la région ont été durement touchés, ne pouvant que constater une perte de récolte avant même l’arrivée des beaux jours.
Pluies de printemps, tout fout le camp !
Cet épisode passé, un printemps particulièrement pluvieux devient un autre moment de stress. Trop d’eau à cette époque met en danger la fleur de vigne :
La pollinisation ne se fait pas ou mal, la fleur avorte, ce qu’on appelle « coulure », et la récolte s’envole. Conséquence des déluges printaniers, les mois d’été se transforment en course de fond dans la lutte contre les maladies de la vigne. La gestion du mildiou par exemple, tout particulièrement en agriculture biologique, nécessite d’être précis dans les traitements, réaliser des passages réguliers après chaque grosse pluie, afin de minimiser les doses de soufre et de cuivre.
En équilibre dans la jungle
En parallèle de cela, s’ajoutent les travaux d’effeuillage manuel sur chaque cep, afin de dégager les grappes du surplus de végétation. Souvenez-vous : la vigne est une liane, elle a tendance à former une jungle qui stocke l’humidité et crée un écosystème propice aux maladies.
Enlever des feuilles, en prenant soin d’en laisser assez afin de former de petits parasols naturels protégeant les futurs raisins des rayons du soleil qui au cœur de l’été, peuvent griller les grains en formation. Un travail de dentelle : trouver l’équilibre pour accompagner au mieux la plante, afin qu’elle surmonte les aléas climatiques.
Pour parfaire cette année sans fin, la course de fond s’est achevée par un mois de septembre bien mouillé. Les vendangeurs ont dû réaliser un tri de qualité à la vigne pour éliminer les grains abîmés et ne faire entrer en cave que le meilleur des raisins.
Une série en plusieurs saison…
Une nouvelle saison pointe déjà le bout de son nez, pleine d’incertitudes mais toujours pleine de passion.
La passion, vous savez, ce liquide que l’on verse dans vos verres sur chaque stand du salon ….